Ô Vierge Immaculée, la Demeure immaculée très-pure de Dieu
Ô Vierge Immaculée, la Demeure immaculée très-pure de Dieu » :
« Ô Marie, comment Vous louer assez ? Ô Vierge Immaculée et sans tache. Ô Vous l'ornement des femmes, la beauté des vierges. Ô sainte Mère et Vierge, ô Vous bénie entre toutes les femmes, Vous que l'Univers entier exalte à cause de votre Innocence et de votre Virginité restée intacte. Vous êtes l'expiation du péché d'Adam, Vous êtes la solde de la dette contractée par Eve ; Vous êtes l'oblation très-pure d'Abel, ce premier des sacrifices sans tache. Vous êtes l'arche de Noé et la réconciliation de la seconde race avec Dieu. Vous êtes la splendeur du règne et du sacerdoce très-illustres de Melchisédech ; Vous êtes la ferme confiance d'Abraham, sa foi inébranlable dans les promesses d'une postérité. Vous êtes le nouveau sacrifice d'Isaac. Vous êtes l'échelle de Jacob et la plus noble expression de sa fécondité produisant les douze tribus. Vous êtes par vos ancêtres la fille de Juda. Vous êtes la chasteté de Joseph et la délivrance du peuple juif de la servitude d'Egypte. Ô Vierge Immaculée, Vous êtes le livre de Moïse, divinement gardé, où se trouve inscrit le Mystère de la régénération ; Vous êtes la Loi écrite de la main de Dieu, par laquelle le nouveau peuple d'Israël est délivré comme l'ancien peuple qui a été rassasié dans le désert par la manne et l'eau sortie du roc, et ce roc fut Jésus-Christ, qui est sorti de Votre sein comme l'Époux du lit nuptial. Vous êtes la verge en fleurs d'Aaron, Vous, la fille de David, ornée de vêtements d'or d'une grande variété. Vous êtes le miroir des prophètes et l'accomplissement de toutes leurs prédictions. Ezéchiel vous a appelé une porte fermée, par laquelle jamais homme ne passera, mais le Seigneur Dieu seulement. Isaïe, éloquent entre tous, Vous a appelé la verge de Jessé, d'où est sortie une fleur, le Christ. Jérémie a parlé de Vous lorsqu'il disait : Voici qu'il viendra un temps, dit le Seigneur, où je conclurai une nouvelle alliance avec la maison d'Israël et la maison de Juda, alliance que j'avais déjà contractée avec leurs pères. Isaïe annonçait par ces paroles l'avènement et la naissance de votre Fils et invitait toutes les nations jusqu'aux extrémités de la terre à adorer Dieu. Daniel, l'homme des désirs, Vous a proclamée la grande montagne, d'où le Christ, la pierre angulaire se détachera pour détruire le culte idolatrique du serpent sous quelque forme qu'il se manifeste. Je Vous honore, ô Marie, Vous l'agneau immaculé, je Vous proclame pleine de Grâce et je célèbre en Vous la Demeure immaculée très-pure de Dieu. En effet, là où abondait le péché, la Grâce surabondait. C'est par une femme que nous avons encouru l'arrêt de mort, c'est par une femme que Dieu a tout réparé. Par le serpent, nous avons reçu une nourriture des plus amères, mais c'est par le Sauveur que nous mangeons de nouveau le Pain d'immortalité. La première femme Ève a engendré Caïn, le prince de l'envie et de la méchanceté ; mais votre Fils unique, ô Marie, sera le premier-né de la Vie et de la Résurrection. Ô prodige inouï ! Ô sagesse au-dessus de toute expression ! Et nous le peuple de Dieu, la nation sainte, les enfants de la Colombe, célébrons avec respect et allégresse la salutation de Gabriel : Ave, Je Vous salue, ô Vous les délices de Dieu le Père, par Vous la connaissance du vrai Dieu a été prêchée jusqu'aux extrémités de la terre. Je Vous salue, ô Vous la demeure de Dieu le Fils qui a pris chair et est né de Vous. Je Vous salue, ô Vous sanctuaire ineffable du Saint-Esprit. Je Vous salue, ô Vous plus sainte que les Chérubins, plus glorieuse que les Séraphins, plus élevée que les Cieux ; je Vous salue, ô Vous plus éclatante que le soleil, plus étincelante que la lune et les étoiles ; je Vous salue, ô Vous nuage léger qui arrosez la terre d'une pluie céleste, je Vous salue, ô souffle sacré, qui dissipez l'esprit de malice. Je Vous salue, ô Vous noble éloge des prophètes, ô Vous la voix des apôtres retentissant par toute la terre ; je Vous salue, ô Vous l'excellente confession des martyrs ; je Vous salue, ô Vous la prédication très-digne des louanges des Patriarches ; je Vous salue, ô Vous l'ornement de tous les saints ; ô Vous la cause du salut de tous les hommes ; je Vous salue, ô Reine de la paix, je Vous salue, ô Vous la splendeur immaculée des Mères : je Vous salue, ô Vous la médiatrice de tous ceux qui vivent sous le Ciel ; je Vous salue, ô Vous la Réparatrice de tout l'Univers ; je Vous salue, ô Vous pleine de Grâce, le Seigneur est avec Vous, celui qui fut avant Vous, qui est né de Vous et qui est avec nous. A Lui, toute louange avec le Père et le très-saint et vivifiant Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. »
Ainsi soit-il.
Saint Tharaise (750-806) - « Homélie sur l'Immaculée Conception »