Histoire de Notre-Dame d'Ittre.
Histoire de Notre-Dame d'Ittre.
L'histoire de Notre-Dame d'Ittre commence à Bois Seigneur Isaac.
Au cours de la première croisade vers 1096, les seigneurs de ce village sont capturés par les Sarasins au siège de Jérusalem.
Ils invoquent la Vierge pour leur libération et promettent de lui ériger une Chapelle à l'emplacement où son image figure déjà, contre un tilleul, non loin du chateau.
Libérés de leurs chaînes, ils parviennent à rentrer au Pays et s'acquittent de leur voeu.
En 1336, un terrible fléau de peste s'abat sur la région.
Notre-Dame de Bois Seigneur Isaac est alors promenée solennellement de village en village.
Arrivée à Ittre, la Madone est déposée et l'épidémie s'arrête.
La Vierge ne devait plus quitter Ittre, malgré les protestations des habitants de Bois Seigneur Isaac et les nombreux procès ecclésiastiques qui tranchèrent le littige en faveur de l'église d'Ittre.
Une Chapelle est alors construite pour Notre-Dame d'Ittre en 1371.
Elle est rebâtie en 1590 telle que nous pouvons la voir actuellement.
Le 8 août 1384, Les seigneurs d'Ittre et de Fauquez établissent avec l'approbation de Jean+Serclaes, êveque de Cambrai, qu'une procession doit avoir lieu tous les ans le 15 août.
Depuis chaque année une procession se déroule dans les rues du village en l'honneur de Notre-Dame d'Ittre en rassemblant une foule immense de pèlerins.
Une neuvaine à lieu du 16 au 24août (rosaire et sainte Eucharistie).
La Vierge est invoquée à Ittre sous le vocable de Notre-Dame d'Ittre, Mère de Grâce et de Consolation.
Ittre: Sous le signe de la Vierge
Depuis 1384, une procession en l'honneur de Notre-Dame d'Ittre circule le 15 août dans les rues du village. Parti de l'église et abondamment suivi par une foule, recueillie et priante, cavaliers et harmonie en tête, le cortège marial parcourt quelque 4 km dans les quartiers ittrois et la campagne brabançonne. La tradition a été respectée cette année encore.
629 ans que cela dure! Tant d'années de ferveur populaire, de prières et d'intercessions envers cette Dame à l'histoire cocasse. Il est vrai qu'elle provient de Bois-Seigneur-Isaac, mais qu'elle n'a jamais voulu y retourner. Ittre lui a semblé un bien meilleur endroit pour y recevoir son culte. Invoquée à l'époque (1336) contre la peste, c'est à Ittre qu'elle stoppe net ce fléau et que les Ittrois ne la laissent plus repartir au grand dam des habitants de Bois-Seigneur-Isaac. Une chapelle en l'honneur de Notre-Dame est alors construite à Ittre en 1371. Elle devient « Mère de Grâce et de Consolation »; son culte va donner lieu à un pèlerinage ainsi qu'à une procession, qui on l'a dit, se déroule chaque année le 15 août.
La foi en profondeur
Le déroulement de la procession pour Notre-Dame d'Ittre est immuable. La statue de la Vierge à l'Enfant, portée par quatre personnes, sort de son église. Les flonflons de la fête locale se sont tus il y a quelques heures à peine et c'est devant des baraques foraines fermées, qui encerclent véritablement l'édifice religieux, que le cortège démarre. Ce sont les chevaux qui ouvrent la route; ensuite vient l'harmonie avec ses cuivres, ses bois et ses percussions. Sa musique alterne avec les « Ave Maria » chantés tout au long du chemin. On retrouve ici ce mélange du profane et du religieux qui caractérise si bien la piété populaire; cette foi où les « petites gens » allient d'une seule voix, en un seul cœur, ce qui fait leur quotidien, les joies et les peines, et leur dévotion au sacré, envers ces saints qui comprennent, qui soulagent, qui écoutent. Notre-Dame d'Ittre est de ceux-là. « Je ne veux pas sous-estimer la piété populaire », insiste André Sarota, le curé de Tubize. « Elle a tout son sens et peut être très profonde, mais ici, à Ittre, avec le doyen et les autres membres du clergé, nous faisons tout pour que cette foi populaire puisse cheminer vers une foi adulte, mûre et réfléchie. »
Processionner, et surtout... porter
Chaque halte - il y en a trois sur le parcours -, est l'occasion de changer de porteurs, mais pas uniquement. C'est aussi l'occasion de faire une pause intérieure, de méditer grâce aux textes et homélies prévus à cet effet et proposés par un prêtre du doyenné ou par l'un ou l'autre processionnant. Ces haltes sont empruntes de ferveur religieuse pour la plupart des participants.
Dans la foule, le bourgmestre d'Ittre, Ferdinand Jolly, revendique sa place de pèlerin: « En tant que bourgmestre, la procession me permet de rencontrer mes concitoyens autrement. Je suis plus disponible et je témoigne ainsi d'une présence et d'une écoute. En tant que chrétien, je consacre cette journée à Marie. Je fais alors le vide dans ma vie professionnelle et je laisse toute la place à Notre-Dame. » Certaines années, Ferdinand Jolly est également porteur. « C'est un moment très fort où j'entre en communion avec Jésus et Marie », explique le bourgmestre. « Je me mets en route avec elle et je prie pour qu'elle m'accompagne sur le chemin de la vie. Je lui dis: 'Voilà, j'ai mes qualités et mes défauts, mais j'ai besoin de toi pour me porter tous les jours dans les défis de la vie. Aide-moi à être chrétien.' »
Aux femmes revient l'honneur de reconduire la Vierge à l'église. Une tradition qu'aucune porteuse ne voudrait remettre en cause tant est si fort ce lien qui les unit à la femme, à la mère qu'elles transportent. En redescendant vers la place d'Ittre, pêches aux canards, tirs-pipes et autres attractions ont rouvert leurs portes. Les musiques de la fête foraine se font de nouveau entendre, mais étonnamment, elles se taisent au passage de la procession mariale jusqu'à ce que la statue de la Vierge soit rentrée chez elle.