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27 ièm méditation.

05/03/2020


Vingt-septième jour

L'heure de la souffrance arrive : la Passion de Jésus. Un déicide. Les pleurs de toute la nature.

L'âme à sa Mère douloureuse :

Ma chère Maman affligée, aujourd'hui plus que jamais, je sens le besoin irrésistible d'être auprès de toi. Je ne veux pas me séparer de toi afin de pouvoir observer tes souffrances cruelles. Je te demande de déposer en moi tes souffrances et celles de Jésus, y compris sa mort, pour qu'elles puissent produire en moi la grâce de continuellement faire mourir ma volonté et faire monter en moi la vie de la Divine Volonté. 

Leçon de la Reine des Douleurs :

Ma très chère fille, ne me refuse pas ta compagnie dans cette si grande douleur. La Divinité avait décrété le moment du dernier jour de mon Fils ici-bas. L'un de ses apôtres venait de le trahir en le remettant aux mains des Juifs pour qu'on le fasse mourir. Dans un excès d'amour, et ne voulant pas quitter ses enfants, mon cher Fils venait d'instituer le sacrement de l'Eucharistie, afin que quiconque le désirera puisse le posséder.

Ma chère fille, mon Fils était donc sur le point de s'envoler vers sa Patrie céleste. La Divine Volonté me l'avait donné, c'est en elle que je l'avais reçu et c'est en elle que j'allais le laisser partir. Mon Coeur était en pièces. Des mers de douleurs m'inondaient. Je sentais ma vie me quitter à cause de ces atroces souffrances. Mais je ne pouvais rien refuser à la Divine Volonté : j'étais prête à le sacrifier de mes propres mains si elle me le demandait. La force de la Divine Volonté est absolue. Je ressentais une telle force par elle que j'étais prête à mourir plutôt que de lui refuser quoi que ce soit.

Ma chère fille, mon Coeur était accablé de souffrances. La seule pensée que mon Fils, mon Dieu, ma Vie, allait mourir était plus que la mort pour ta Maman. Cependant, je savais que je devais continuer à vivre. Quelle torture ! Quelles lacérations profondes transperçaient mon Coeur de part en part !

Ma chère fille, c'est très pénible pour moi de te raconter ces choses, mais je le dois. Dans ces souffrances profondes et dans celles de mon cher Fils, il y avait ton âme, ta volonté humaine qui ne s'était pas laissée dominer par celle de Dieu. Nous l'avons recouverte de nos souffrances, nous l'avons embaumée, nous l'avons fortifiée pour qu'elle puisse être disposée à recevoir la vie de la Divine Volonté.

Ah ! si la Divine Volonté ne m'avait pas soutenue en m'accordant ses déversements infinis de lumière, de joie et de bonheur en même temps que je subissais mes cruelles souffrances, je serais morte à chacune des souffrances de mon cher Fils ! Quelle torture j'ai vécue quand j'ai vu son visage si mortellement pâle et triste et qu'il m'a dit d'une voix au bord des sanglots : « Au revoir, Maman ! Bénis ton Fils et donne-moi la permission de mourir. Comme ce fut par mon divin Fiat et par le tien que j'ai été conçue, ce doit être par ces deux fiats que je mourrai. Vite, ô ma chère Maman, prononce ton Fiat et dis-moi : "Je te bénis et je te donne la permission de mourir crucifié. " C'est ainsi que le veut la Volonté Éternelle et la mienne. » Quelle douleur atroce ces paroles firent monter dans mon Coeur !

Toutefois, je dois le dire, il n'y avait pas en nous de souffrances imposées : tout était volontaire. Ainsi, nous nous sommes bénis l'un l'autre et, échangeant nos regards consternés, mon cher Fils, ma douce Vie, me quitta. Et moi, ta Maman affligée, je restai. Cependant, les yeux de mon âme ne l'ont jamais perdu de vue. Je l'ai suivi au Jardin dans son effroyable Agonie.

Comme mon Coeur a saigné quand je l'ai vu abandonné de tous, même de ses fidèles apôtres qui venaient de s'enfuir ! Ma fille, l'abandon des personnes chères est une des plus grandes souffrances que le coeur humain puisse subir aux heures difficiles. Ce fut particulièrement le cas pour mon Fils qui avait tant aimé et béni ses apôtres et qui était en train de donner sa vie pour eux. Quelle douleur ! Quelle douleur !

En le voyant agoniser et transpirer le sang, j'agonisais avec lui et le soutenais de mes bras maternels. J'étais inséparable de lui. Ses douleurs se reflétaient dans mon Coeur liquéfié par la souffrance et l'amour : je ressentais ses souffrances plus que si elles avaient été les miennes. Je l'ai suivi ainsi toute la nuit. Il n'y avait aucune souffrance ou accusation dont il était affligé que je ne ressentais fortement dans mon Coeur.

À l'aube, je ne pouvais plus résister : accompagnée du disciple Jean, de Marie Madeleine et d'autres pieuses femmes, je l'ai suivi physiquement d'un tribunal à l'autre.

Ma chère fille, j'entendis le bruit des fouets qui s'abattaient sur le corps nu de mon Fils. J'entendais les moqueries, les rires sataniques, les coups portés à sa tête pendant qu'on le couronnait d'épines. Je le vis quand Pilate le montra au peuple, complètement défiguré, méconnaissable. Mes oreilles furent abasourdies par les hurlements de la foule qui criait : « Crucifie-le, crucifie-le ! » Je le vis prendre sa croix sur ses épaules et la porter, épuisé et à bout de souffle. Ne pouvant plus supporter cette vue, je pressai le pas et vint lui donner un dernier baiser et sécher son visage couvert de sang. Mais les cruels soldats n'eurent aucune pitié pour nous : ils le tirèrent brusquement avec des cordes et le firent tomber.

Chère fille, quelle peine déchirante ce fut pour moi de ne pouvoir aider mon Jésus ainsi torturé ! Chacune de ses souffrances transperçait mon Coeur.

Finalement, je l'ai suivi au Calvaire où, au milieu de douleurs inouïes et d'horribles contorsions, on le cloua sur la croix et l'éleva. C'est seulement alors qu'il me fut concédé d'être au pied de la croix. Et c'est de là que je reçus des lèvres de mon Fils mourant le cadeau de tous mes enfants, ainsi que le sceau de ma maternité sur toutes les créatures. Peu après, au milieu de spasmes effrayants, il rendit son dernier souffle.

Toute la nature entra en deuil et pleura la mort de son Créateur ! Le soleil s'obscurcit et, horrifié, se retira de la surface de la terre. La terre manifesta sa peine par un fort tremblement et s'ouvrit à plusieurs endroits. Tout était en pleurs. Des sépulcres s'ouvrirent et des morts ressuscitèrent. Même le voile du Temple manifesta sa désolation : il se déchira. Tout perdit sa joie et tomba dans la terreur et la peur. Ma fille, ta Maman était pétrifiée de douleurs en attendant de recevoir son cher Fils dans ses bras pour le déposer dans le sépulcre.

Je veux maintenant, à travers mes douleurs et celles de mon Fils, te parler de la méchanceté de la volonté humaine. Regarde mon cher Jésus horriblement défiguré dans mes bras affligés. Il est le portrait réel du mal que la volonté humaine inflige aux pauvres créatures. Mon cher Fils voulut subir ces si grandes souffrances pour réhabiliter cette volonté humaine plongée dans des abîmes insondables de misères. Chaque souffrance de Jésus et chacune des miennes appelaient cette volonté à revenir dans la Volonté Divine. Notre amour est si grand que, pour placer cette volonté humaine en sûreté, nous l'avons noyée de nos douleurs.

En ce jour de si grands tourments, place ta volonté entre les mains de ta Maman pour qu'elle l'enferme dans les plaies sanglantes de Jésus comme la plus belle victoire de sa Passion et de sa mort, et comme le triomphe de mes propres souffrances.

L'âme : Mère des Douleurs, tes paroles blessent mon coeur. Je me sens mourir en apprenant que c'est à cause de ma volonté rebelle que tu as tant souffert. Je te prie d'enfermer cette volonté dans les plaies de Jésus pour qu'elle s'abreuve des souffrances de Jésus et des tiennes.

Petite pratique :

Pour m'honorer aujourd'hui, tu viendras embrasser les plaies de Jésus en faisant cinq actes d'amour et en me priant pour que mes douleurs scellent ta volonté dans l'ouverture de son saint côté ouvert.

Oraison jaculatoire :

Que les plaies de Jésus et les souffrances de ma Maman me procurent la grâce de la résurrection de ma volonté dans la Divine Volonté. 

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